Qu’est-ce que l’aboulie et comment la traiter ?

aboulie

L’aboulie est un trouble psychique encore méconnu du grand public. Caractérisée par une absence de volonté motrice ou intellectuelle, elle touche ceux qui sont atteints d’une maladie psychique. Souvent confondu avec la dépression, il s’agit d’un déséquilibre complexe qui nécessite un traitement spécifique. Découvrez à travers cet article les caractéristiques de l’aboulie ainsi que la prise en charge que doit recevoir une personne aboulique.

Qu’est-ce que l’aboulie ?

Il faut savoir que l’aboulie n’est pas une maladie en elle-même. C’est plutôt un trouble qui accompagne les problèmes psychologiques. Elle se définit comme une absence de volonté et se caractérise par l’incapacité d’entamer une action. Elle ne doit pas être confondue avec l’apathie qui est définie par l’absence d’initiative. En effet, une personne aboulique veut faire des choses, mais elle n’y arrive pas. Elle n’arrive pas à commencer un projet ou un simple travail bien qu’elle en ait envie. Parfois, il arrive qu’elle ne puisse plus prendre de décision et commence alors l’oisiveté.

L’aboulie se rencontre chez un individu qui est déjà atteint d’une maladie psychique sous-jacente. Les schizophrènes et les dépressifs ont tendance à développer ce trouble au fil du temps. Elle peut également survenir en cas de fatigue chronique importante. Une intervention de professionnel comme fredericarminot.com sera nécessaire dans ce cas.

Les personnes abouliques deviennent timides et hésitantes. Puisqu’elles n’arrivent plus à rien, elles ont du mal à s’ouvrir au monde extérieur. Elles ne sont pas dans le déni, donc elles comprennent leur situation. Cette reconnaissance les pousse encore plus au renfermement, car elles se sentent inutiles et ne veulent pas être une charge.

Un sujet souffrant d’aboulie se livre de plus en plus à la procrastination. Il n’arrive pas à se prononcer au moment opportun, alors il est souvent en retard dans ses projets. Ce retard va dégrader sa vie personnelle et professionnelle. Comme dans un cercle vicieux, cela va renforcer davantage son isolement. Même dans des situations périlleuses où une prise de décision est indispensable, il reste paralysé.

Les causes et origines de l’aboulie

L’aboulie peut être isolée, mais souvent elle accompagne un problème psychologique grave. L’âge est un facteur à ne pas minimiser lorsqu’on cherche les causes de ce trouble. L’aboulie chez une personne âgée et un adolescent ont des origines vraiment éloignées.

Les pathologies dégénératives qui sont associées à la démence entrainent généralement l’aboulie. La maladie de Parkinson et la maladie de Huntington sont fréquemment pointées du doigt. Une angoisse importante, conséquence de l’aboulie, est l’un des premiers symptômes de ces affections.

La prise de drogue ou d’alcool est également l’une des raisons de l’aboulie. Ce facteur concerne plus les adolescents et les jeunes. Le cannabis est en tête de liste en ce qui concerne ce trouble. Il entraine ce qu’on appelle le Syndrome Amotivationnel, où la personne atteinte reste à ne rien faire pendant toute une journée. Les médicaments psychostimulants à dose non réglementée entrent aussi en cause.

Les atteintes organiques peuvent entrainer l’aboulie, plus précisément l’atteinte du noyau gris. Une blessure frontale profonde au cours d’un traumatisme grave est à surveiller. Elle peut être une séquelle d’accident vasculaire cérébrale (AVC) hémorragique ou ischémique. Une impuissance à s’exécuter se constatera à long terme après ces lésions.

L’éducation parentale au cours de l’enfance peut avoir une conséquence majeure sur la santé psychologique. Un enseignement trop sévère et autoritaire va empêcher le développement de la volonté de l’enfant. Il sera dominé par le doute et l’incertitude qui vont lui rendre la prise de décision difficile. Il érigera lui-même des barrières autour de lui, qui vont interférer dans ses projets.

Les symptômes qui caractérisent l’aboulie

Le symptôme principal de l’aboulie est l’incapacité d’effectuer une action. Une personne aboulique reste dans son coin sans rien faire de sa vie. Elle laisse couler le temps et n’arrive pas à se fixer des objectifs. Son existence est monotone et elle évite les nouveaux projets bien qu’elle en ait envie. Elle fait souvent face à une attaque de panique dès qu’elle commence une action. Même les tâches les plus simples lui semblent laborieuses, ce qui l’empêche d’avancer.

Un individu atteint d’aboulie est lent dans ses mouvements, même pendant l’accomplissement de geste habituel. Ceci est dû au fait qu’il a du mal à travailler et son activité motrice en est affaiblie. Cette passivité se ressent lorsqu’il parle avec une autre personne. Il n’engage pas la conversation et l’on ressent son malaise et son besoin de s’isoler. Il n’est pas réactif et perd sa spontanéité. De plus, il est facilement distrait par des signaux extérieurs.

L’aboulique a des difficultés à interagir en société. Sa réactivité émotionnelle est également ralentie, alors il n’arrive pas à ressentir les émotions opportunes au bon moment. Ce problème va grandement le handicaper dans l’établissement de relation.  

Lorsque l’aboulie est associée à une maladie psychologique, l’aboulique va avoir des signes de dépression ou de psychose. Un mauvais diagnostic peut le classer dans la catégorie des individus souffrant de démence. Ces symptômes sont parfois exagérés.

Comment diagnostiquer l’aboulie ?

Les symptômes comme la crise d’angoisse ne suffisent pas à diagnostiquer l’aboulie. Lorsqu’on suspecte ce trouble, une consultation chez un psychiatre ou un psychothérapeute est requise. Un médecin généraliste peut orienter vers ces spécialistes au cas où le patient ne saurait pas par où commencer.

Durant la visite, le spécialiste effectuera un interrogatoire minutieux sur les antécédents et la chronologie du problème. Après avoir étudié les symptômes, il établira la cause la plus probable de l’aboulie. De l’origine dépendra les traitements à suivre et l’attitude à adapter pour soigner le patient.

Si une origine traumatique est suspectée, des examens complémentaires doivent être effectués. L’IRM ou imagerie par résonance magnétique ainsi que la tomodensitométrie sont les plus demandées. Ces techniques d’imagerie médicale permettent de mettre en évidence les lésions cérébrales.

Il est à noter que le premier à se rendre compte de son état est le patient lui-même. Le symptôme le plus alarmant reste l’incapacité à effectuer une action malgré sa volonté. S’il n’arrive pas à prendre conscience de son mal-être, ce sont ses proches qui doivent l’alerter. Un changement évident dans le comportement habituel avec des signes flagrants d’aboulie doit pousser à consulter.

Comment traiter l’aboulie ?

Si l’aboulie est la conséquence d’une maladie psychiatrique comme la dépression ou la schizophrénie, un traitement global devra être instauré. Pour que le trouble ne récidive pas, la pathologie sous-jacente doit disparaitre. Pour que la prise en charge soit efficace, le patient doit éliminer définitivement les substances inhibitrices de volonté de son quotidien. On cite les drogues en tout genre, l’alcool et certains médicaments.

Pour remédier à l’impossibilité de se mouvoir et de prendre des décisions, le psychiatre peut prescrire des activités physiques. Il peut s’agir de simple mouvement qu’une personne normale peut effectuer sans problème. Le but étant d’aider le sujet aboulique à retrouver ses capacités. Un suivi régulier jusqu’à la constatation de la guérison devra être fait. Une thérapie comportementale est indispensable pour un traitement efficace.

Contrairement aux autres troubles psychiques, il est impossible de prévenir l’aboulie malgré une grande volonté. Un diagnostic précoce est important pour pouvoir traiter rapidement le patient sans qu’il souffre trop longtemps de ce problème. Il est alors recommandé de toujours rester attentif aux changements de comportement de ses proches.